| Sujet: Le Bouquin de Finnick. Sam 27 Juil - 15:32 | |
| Voici le prologue du livre que j'écris en ce-moment (quand j'ai le temps et rien à foutre) Mise en Bouche :Roselyn observait le ciel nocturne. Les étoiles dansaient, et l’avaient toujours émerveillée. Elle sourit, quand elle vit voleter les lucioles autour d’elle. Elle était dans son coin de paradis, non loin de la propriété campagnarde de vacance de son grand père, avec qui elle vit seule. Roselyn aimait s’éclipser dans la forêt environnante, elle connaissait l’endroit pour y être allée des millions de fois. Pourtant, son grand-père lui avait défendu de s’aventurer trop loin dans la forêt, et seule. Seulement voila, elle n’était PAS loin et PAS seule. Aethion, son fidèle aigle royal, la suivait partout. Roselyn l’avait recueilli alors qu’il était encore oisillon. Aethion était maintenant un grand gaillard, mais toujours très turbulent et joueur. Son âme d’oisillon, était définitivement partie, emportant sa crainte et sa peur de la vie. Roselyn aimait dire que son aigle traversait sa propre crise d’adolescence, partagé entre maternité et liberté. Roselyn était donc allongée dans l’herbe, et l’humus moelleux de la forêt. Faisant craquer des feuilles sous son poids et ses contorsions. « Peut-être que Papa et Maman me voient de là-haut ? » Elle souffla doucement, peu à peu nostalgique. Le vent léchait sa peau clair de lune et ébouriffait ses cheveux, comme pour la réconforter. Aethion piaillait, accroché à une branche plus haut dans son arbre. Sous ce doux contact, ses paupières se firent lourdes, elle sombra dans un sommeil profond. Et le vent maternel l’enveloppant doucement, les forces de la nature s’insinuèrent en elle. La berçant, et l’emportant dans un autre monde. - Le Glaive et le Flingue:
Dans un monde parallèle adjacent. Deux voyageurs luttent pour leur survie. Le premier, solitaire, finit sa troisième quête. Le second, nouveau-né, finit sa quête d’initiation. Vita se dresse fièrement face au dragon. Ilies Neyrault rassemble son courage, épée et bouclier aux poings. Au beau milieu d’un théâtre des horreurs, cadavres de chevaliers, carbonisés, happés en deux, déchiquetés ou bien sans tête. Il ne reste plus qu’eux. Le corps de chevalerie a été décimé. Le dragon est une bête légendaire de tous les contes, mais il fait nettement moins rêver quand on le voit en vrai. Armé de longues griffes comme des épées, aiguisées comme des rasoirs, d’un souffle de feu infernal aussi puissant que du kérosène pur, d’un regard qui tétanise, et pour finir d’une puissante mâchoire garnie de rangées de dents comme des poignards, en finition d’un long cou, aussi mortel qu’une queue de scorpion. Et redoutable par sa simple stature, une taille d’à peu près un immeuble de cinq étages, doublé d’une masse corporelle facilement localisable dans les tonnes, sous une solide carapace d’écailles aussi dures et impénétrables que du béton armé. Le combat est difficile Vita, aussi insaisissable qu’une anguille, tire intelligemment des salves de coups de feu, rares mais précis. Exploitant la cuirasse de monstre avec son revolver Desert Eagle, dans l’espoir de trouver le défaut. Il avait merveilleusement bien saboté les grandes ailes, le condamnant ainsi au sol. Mais il entreprenait maintenant de le rendre aveugle. Ce qui était dur, ses yeux rouges forts de leur pouvoir tétanisant. Vita le savait, la victoire ne tenait qu’en ce nouveau-né. Ilies était perdu, agitant suffisamment ses morceaux de métal aux prolongements de ses bras pour survivre, il avait fini par comprendre que ce n’était pas un mauvais rêve. La brûlure noire à son bras était bien trop douloureuse. Puis l’homme blond à côté de lui ne cessait de lui crier de trouver la solution. Ilies se força à se calmer, dominant du mieux qu’il put sa peur, il suivait le conseil de l’adulte bien plus vieux que lui, fort d’une certaine expérience. Il fouillait effectivement les lieux du regard à la recherche de son bien, glissant sur l’amoncellement de cadavres. Mais son observation fuyait sur des éléments peu rassurants. Une falaise rocheuse, une pluie tempétueuse, un vent inhospitalier qui fouettait son visage, témoignant du vide derrière lui. Des tonnes d’eau lui voûtant l’échine, et lui claquant la peau nue, alourdissant son armure qu’il avait fini par retirer, un dragon énorme perché sur son pic rocheux, deux yeux rouges luisants dans son champ de vision amoindris. Tétanisé, il n’avait même plus la force de trembler de peur. Seul les coups de feu, le sifflement du monstre, et le grondement du tonnerre lui secouait les entrailles et lui vrillait les tympans. Ne pouvant plus détacher ses yeux des orbites sanglants, la foudre naissante dans les nuages noirs révélait l’importante stature du reptile. Un plombage bien placé eut raison de l’œil droit, le dragon siffla de douleur et se tourna violemment vers Vita, manquant de le faucher avec sa longue queue, et de le carboniser avec son haleine de feu. Ilies était libéré. Sauvé de la puissante mâchoire qui aurait pu le happer, comme tant d’autres avant lui. Son regard se posa sur l’homme blond, il trouvait qu’il faisait un peu tache sur cette ambiance moyenâgeuse. Vêtu d’une simple chemise blanche, et d’un classique jean/baskets… Très moderne. -Cherche ton trophée ! Insista Vita, à pleins poumons, en esquivant de peu la griffure. Ilies s’exécutait, progressant à quatre pattes sur les rochers, tout tremblotant de vertige, et pourtant à moitié à l’aveuglette, abandonnant derrière lui les vulgaires morceaux de métal qui l’avait maintenu en vie jusqu’ici. Mais son regard s’illumina soudainement, il oublia tout, seul son trophée comptait désormais. Sous ses yeux qu’ils n’osaient plus fermer de peur de le perdre. Dans un socle de marbre blanc, était enfoncé jusqu’à la garde la clé de la victoire. Il se redressa doucement, contre son élément qui semblait vouloir le clouer au sol, dos au dragon, cessant tout frisson malgré le froid mordant, comme envoûté il s’avança franchement vers la lame légendaire. Ses yeux brillaient, et ne voyaient pas le souffle de feu liquide charger droit sur lui. -Attention !!! Cria Vita, qui avait cessé toute action de diversion, la peur au ventre. L’épée légendaire sortit de roche blanche au moment où le souffle mortel atteignait Ilies Neyrault, éclatant dans un flashbang lumineux, dans un éclair de lumière montant aux cieux, éclairant à nue forces nuages ténébreux et faisant pâlir de jalousie leurs foudres. Dispersant le souffle enflammé. Vita sauva ses yeux de la cécité en les couvrant de son bras, puis les rouvrit doucement. Et mit un temps long à se réhabituer à l’obscurité qu’il affectionnait. Il parvint finalement à identifier le nouveau guerrier devant lui, qui semblait s’éveiller d’un rêve. Il brandissait la longue épée vers le ciel à bouts de bras, puis se rendant soudain compte du poids, la lame toucha terre. Ilies émergeait d’un rêve incompréhensible. Ilies était hilare, et fit une pause, jugeant d’un regard nouveau le gros lézard rouge devant lui. Qui s’était littéralement enflammé. Des runes couraient maintenant le long de la lame, rougissant bien plus fortement que les yeux du dragon. Sentant la puissance promise monter en lui, il joua des muscles, brandit « Excalibur » à deux mains, la pointe droite vers le véritable démon devant lui. Flambant, baignant dans ses flammes infernales. Ultime défense, qui s’avérera inutile. Les deux adversaires se faisaient face. Cette charge sera la dernière. La lame s’élança. Grimpa avec une singulière facilité, malgré son poids colossal. Et insensible aux feu qui le léchait, insignifiant. Ilies se hissa d’un bond majestueux vers la tète biscornue du dragon. Excalibur baignait dans une aura de lumière rubis, jubilante. Et se fracassa dans la mâchoire inférieure de la bête mythique. Qui se brisa dans un craquement sonore. Lui coupant l’envie de faire des barbecues, à vie. Inébranlable. La victime emporta son meurtrier dans le vide. Le dragon sifflait maladroitement, fers en l’air, et agitant des ailes qui refusaient de voler. Le guerrier maîtrisa sa chute pour atteindre la zone où les écailles sont plus minces. Plongeant dans le feu ardent du dragon. La lame légendaire se planta dans le cœur, sous l’épaisse peau qui faisait le défaut de la cuirasse. Le point faible. Les flammes rendirent son corps rocailleux au dragon. Mort. Ilies poussa un cri de victoire émergeant de la racine de ses pieds, de tout son être, toujours sous l’effet de la chute des corps. Vita qui ne faisait plus qu’observer, était allongé sur les rochers et regardait, il avait tout vu de la scène, se jouant de la distance et des conditions difficiles de vision. Le sourire aux lèvres, il se redressa, le poing vainqueur brandit vers le ciel, qui abandonnait ses nuages noirs au profit d’un beau soleil. Changement d’ambiance. La tempête avait laissé place au ciel bleu, et à la douce et chaleureuse lumière de l’astre flamboyant et bénéfique. La mission était accomplie. Deux failles spatio-temporelles s’ouvrirent, et engloutirent chacun son voyageur, les emportant vers d’autres mondes.
- La Rose Sauvage:
Roselyn s’était sentie envoûtée, comme émergeant d’un long sommeil, elle ouvrit doucement les yeux. Toute engourdie, ne sentant pas la terre sous ses pieds, ne localisant pas le haut du bas, ses yeux voyaient flous, dans le vague. Au bord de l’évanouissement. Elle se sentit défaillir. Elle chutait doucement, presque au ralenti. Mais quelque chose de solide la retient. Le temps passe, ainsi soutenue elle reprend peu à peu ses esprits. Quelqu’un la manipulait pour l’allonger dans une position plus confortable, oui, c’était mieux ainsi. Elle sentait le souffle derrière elle, et une présence rassurante accrochée à son épaule. Les serres se fichèrent dans sa peau nue, elle se tendit pour supporter la douleur. C’était Aethion. Le compagnon fidèle ne cessait de piailler et battait des ailes bruyamment pour intimider l’inconnu, qui ne devait pas lui plaire. Roselyn reprenait ses esprits, et malgré l’affection douloureuse d’Aethion, elle tourna la tète pour inspecter derrière elle. Elle tomba nez à nez avec un parfait inconnu, très bel homme, qu’elle examina faiblement les yeux mi-clos, lasse. Un beau blond, visage fin et sourire séduisant, et bienveillant, soutenu par la lueur amusée de ses beaux yeux verts d’eau. Roselyn se sentit défaillir à nouveau et rougit bêtement.
-Etes-vous un ange ?
Ça lui avait échappé, glissant de sa bouche sans vraiment le maîtriser, elle rougit davantage. Le bel inconnu la tenait allongée contre lui, et elle devinait sa mine stupéfaite par sa question, il riait doucement après çà. D’un petit rire doux et saccadé. Le vent léchait la peau nue de Roselyn comme pour la rappeler à l’ordre. Elle baissa son regard vers sa tenue très légère, très naturelle. Roselyn se dégagea violemment, avec un petit cri aigu de surprise, et se jeta dans les herbes hautes, lui tournant le dos pour cacher du mieux qu’elle put sa nudité. Aethion s’était dégagé de son épaule et tournoyait au-dessus d’eux. Sans lâcher des yeux le jeune homme. Roselyn tourna vivement la tète, attendit de cesser de rougir, ne sachant d’ailleurs pas qu’elle était cette sensation gênante, avant de jeter un nouveau regard à l’homme blond. En moins de temps qu’il n’en faut, elle se retrouva avec une chemise blanche posée sur le dos. Il semblait avoir de nobles intentions. Elle enfila la chemise. L’aigle fougueux fit un piqué pour se poser à nouveau sur sa maîtresse. Mais l’inconnu fit un geste brusque de la main pour l’en empêcher en poussant des jurons. Son visage trahissait maintenant de la douleur et recula. Il ne dit rien, contemplant en tremblant le sang couler de sa main, de ses trois estafilades. Inquiète, Roselyn accourut vers lui et la lui prit, avant de lécher le sang. Aethion le narguait mais contemplait maintenant sa maîtresse, avec la peur d’avoir fait une bêtise.
-Excuse Aethion, il a tendance à se poser quand il veut, mon épaule est un perchoir libre-service… C’est pour çà que j’ai de nombreuses cicatrices d’ailleurs. Puis elle finit plus faiblement, presque timidement. T’as du les voir non ?
Le blond la regardait lécher sa plaie, les yeux un peu gros, surpris, mais hésitait à la retirer.
-Je m’appelle Vita… Je n’ai rien vu sur ton dos.
Roselyn trouvait çà étrange, il devait sûrement mentir pour elle ne sait quelle raison. Elle lâcha sa main, puis recula un peu pour le contempler. Il était bien plus grand qu’elle, ses cheveux étaient irréguliers, en bataille, et d’un blond presque châtain. Yeux turquoise. Un beau visage que les yeux de Roselyn passèrent rapidement, elle y reviendra plus tard. Elle inspecta plutôt la musculature. Elle pouvait maintenant voir ses pectoraux saillants, comme le reste de son corps. Merveilleusement bien dessiné mais dans la juste mesure. Roselyn lui trouvait une musculature fine et élancée d’un acrobate. Saltimbanque. Elle remonta sur son visage, et remarqua au passage une petite croix latine, sertie de pierre d’onyx. Le bijou l’intéressait un moment. Puis elle trouva que les traits de son visage trahissaient un naturel rieur, joueur. Enfin, la peau noire attira son regard. Il arborait effectivement de nombreux tatouages, gravés sur sa peau caramel, qu’elle essaya de décrypter. Elle reconnut l’oiseau mythique, le phénix, ici fin et élégamment entrelacé autour de son bras droit. Il était flamboyant et elle pouvait presque voir les flammes miroiter. Sur son cœur, une rose à huit pétales, croisée d’une rapière avec deux ailes délicatement tracées, et symétriquement opposées. Son corps était une véritable œuvre d’art. La chemise blanche de Vita était maintenant déchirée à hauteur d’épaules par les serres du rapace, et était bien trop grande pour elle, ce qui ne la dérangeait nullement. Car le tissu la couvrait assez bien pour qu’elle puisse se lever.
-Merci Vita, mon nom est Roselyn. Enchantée de te rencontrer.
Roselyn lui tendit une main amicale, mais le blond refusa et lui fit la bise. Elle ne résistait pas. La présence d’Aethion ne semblait pas vouloir le gêner, et il frottait sa main, se couvrant un peu de sang au passage.
-Et bien Rose, où penses-tu que nous sommes ?
-Dans la forêt domaniale de mon …
Elle se tut. Son regard s’était promené sur la clairière qui envahissait l’espace. De l’herbe verte à perte de vue, étalée de manière uniforme sur les dunes peu élevées. Le tout délicieusement mêlé de roses rouges et blanches. Pas un arbre. Vita éclatait de rire devant sa mine stupéfaite. Roselyn ne put que lui lancer un regard interrogateur, les mains sur les hanches et fièrement redressée, en attente d’explications. Le blond ne se fit pas prier.
-Bienvenue dans le Monde du Chaos, dit-il avec une petite note joyeuse.
Elle ne comprenait pas. Elle léchait le paysage magnifique du regard, comme le vent qui le faisait danser. Puis elle leva les yeux vers le ciel étoilé, ne reconnaissant aucune des constellations que lui avait apprit son grand-père. Une lune moitié plus grande que l’originale brillait de milles feux, encadrée par un autre astre inconnu bien plus grand. Le paysage irréel et magique était inondé de la douce lumière bleutée des astres dominant le ciel nocturne. Vita s’assit sans mot un peu plus loin, et alluma une sorte d’étrange cigarette, en cachant au vent la flamme du briquet. Roselyn prit place à se cotés, en regardant certes d’un mauvais œil l’herbe que son nouvel ami fumait élégamment de la main gauche, mais en attendant toujours des explications. Il lâcha une bouffée de fumée et la regardait dans les yeux.
-Je vais t’expliquer pourquoi ce monde a été baptisé ainsi.
Roselyn était toute ouie. Vita sourit devant son enthousiasme.
***
Vita avait été particulièrement surpris quand il avait basculé dans ce nouveau monde qui s’offrait à lui. Une clairière infinie de couleurs vives et chatoyante, et désert. Plus un ciel particulièrement étonnant que Vita avait mis du temps à observer. Emerveillé. Il avait aussi constaté que ses vêtements avaient été restaurés de sa récente bataille. Le très classique chemise blanche, jeans, baskets. Le tout débarrassé de la pluie qu’il avait absorbé comme une éponge. Mais Vita eut soudain une divine vision. Une jeune femme était apparue comme par magie, lévitant au-dessus du niveau du sol, nue comme un ver, baignant dans une source de lumière verte. Le vent semblait en activité constante autour de sa fine silhouette, la soulevant et la chatouillant. Elle avait les yeux clos, et il les vit s’ouvrir doucement. La petite poupée avait des yeux d’un vert étincelant, inhumain tant ils se rapprochent du fluo. Ses cheveux bruns chocolat à hauteur des épaules dansaient sous la mini tempête, qui ne manquait pas également de secouer le cœur du jeune homme. Ses traits de visages étaient divins, parfaits, et il devinait presque sa peau douce comme un bébé. Ce qu’il vérifia dès qu’il se sentit obliger de la soutenir quand l’air la rendait à la terre. Il l’allongeait du mieux qu’il pouvait pour qu’elle puisse reprendre ses esprits, en plaçant sa tète contre son torse. Et entendit le sifflement du vent qui essayait de bien oxygéner la fillette.
-Protège-la…
Vita, dérouté, regardait autour de lui pour savoir qui avait parlé. Cherchant à la source, mais ne la trouvais pas. Soudain un gémissement de la fille attira son attention, et son regard glissa sur sa peau nue d’un blanc magnifique. Aii. Il avait prit une petite claque du vent comme pour l’empêcher de mater. C’était quoi le délire ?! Le sang lui battait les tempes, frustré, il ne comprenait rien de ce qui se passait. Il regarda plutôt son visage enfantin et espiègle quand elle se tourna vers lui, pour lui jeter ses beaux yeux à la figure. Il lui donnait facilement seize ans. Il ne remarqua l’aigle que quand il vint se poser sur l’épaule de sa maîtresse, face à lui. Vita n’en avait jamais vu d’aussi près. Il battait vigoureusement des ailes pour essayer vainement de l’intimider. Seulement, Vita n’avait nullement peur. Justement car il savait que l’animal ne tentait que de l’intimider, il ne sentait aucune mise en exécution de ses menaces. Mais il la retint à peine quand elle se dégageait, preuve qu’elle avait repris ses esprits. « Un ange ? Qui ça ? Moi ? C’est plutôt elle… » Puis ils avaient fait connaissance. Elle s’appelait Roselyn. L’oiseau s’appelait Aethion. Sa chemise avait été sacrifiée, véritablement sacrifiée, Vita la regardait avec horreur et une pique au cœur. C’était tout ce qu’il affectionnait de son monde natal… Et en prime il avait trois zébrures de sang sur la main droite. Il n’avait pas la phobie du sang, mais il n’empêche qu’il tremblait de rage, tel affront ne lui était jamais arrivé. Il était réputé pour sortir de tous les mondes qu’il traverse indemne, sans une égratignure. C’était idiot, il aurait du éviter le coup. Par contre les excuses de la fille le laissaient pantois. Elle léchait sa plaie ?! Mais elle vient d’où ?! Personne ne fait ça ! Elle semblait si sauvage… Et puis il hésitait à retirer sa main, ne voulant pas la brusquer, au moins ses excuses l’avaient calmé. Elle était sacrément mignonne dans sa simple chemise… trouée… Vita s’était mis à son aise, après avoir souhaité la bienvenue avec une petite note d’humour, avec ce fameux tabac du monde désertique de Yougor, délicat et parfumé. Puis il avait entrepris de lui présenter le monde du chaos, dans lequel elle allait évoluer. Sûrement avec lui.
-Je vais t’expliquer pourquoi ce monde a été baptisé ainsi.
Roselyn était toute ouie. Vita sourit devant son enthousiasme. Il devina une certaine insouciance totale, et une joie de vivre particulière devant son sourire espiègle. Cette nana lui plaisait, et ce n’était qu’une première impression. Devant le comportement de Roselyn quand elle s’assit à coté de lui, il nota que ce n’était pas la peine de lui proposer son tabac, aussi sensationnel soit-il.
-Imagine un grand sac, dans lequel on jetterait une multitude de petites billes. Les billes représentent les mondes parallèles qui font parti intégrant et compose l’univers du grand sac, qui représente le Monde du chaos. Pour l’instant tu saisis ?
Roselyn acquiesçait. Attentive. Vita continue le sourire aux lèvres.
-Maintenant imagine que l’on secoue sans cesse le grand sac. C’est bordélique, chaotique. Et bien à chaque choc entre les billes, un pont permet un passage, les reliant. Je vais faire plus simple, si deux billes se percutent, on peut passer d’une bille à l’autre…
-Donc si je comprends bien, dans le Monde du Chaos, il y a une multitude de mondes parallèles qui bougent sans cesse, et qui quand ils se croisent, on peut passer d’un monde à l’autre par l’intermédiaire de ponts quelconques ?
Vita siffla, impressionné. D’habitude, quand on doit apprendre la nature du monde à un nouveau-né. Il ne vous croie pas, se braque, et à l’impression de parler à un fou, même parfois ils cherchent la caméra cachée. Et Roselyn avait accepté sans difficulté, sans forcer. Etrange. Il la félicita toutefois en applaudissant et eut droit à un sourire et à une pose de la victoire. Cependant, Vita cessa de rire doucement, et reprit, sérieux.
-Mais ce n’est pas tout. Seuls les voyageurs peuvent emprunter les portails spatio-temporels, qui servent à voyager inter mondes. Et touts les voyageurs semblent venir du même monde. Je vais donc te poser une question simple. Quelle est ta nationalité ?
Roselyn semblait ressasser la question dans sa tète, les yeux surpris ne rassuraient que moyennement Vita, elle semblait ne pas comprendre !? Elle mit du temps à répondre.
-Nationalité ?
Vita devait avoir la mâchoire saisit par un hameçon tellement elle semblait vouloir se décrocher. Il était bouche bée.
-Que… Quoi ? Tu ne sais pas ce que c’est ?
-Ben non, c’est grave ?
Vita la regardait sans savoir quoi penser. Elle ignorait sa nationalité… Tous les voyageurs qu’il avait croisés venaient de la planète Terre, du système solaire de la Voie Lactée…. Le Monde Bleu comme ils l’avaient appelé. Européens, Américains, Asiatiques et Africains, il y avait de tout. Et elle ne venait de nulle part ?
-C’est comment chez toi ? Demanda Vita.
-Me souviens pas.
Oh ça s’explique. Elle est amnésique ?
- Tu ne te souviens de rien ?
-Oui, je me suis réveillé dans tes bras, je ne vois que du noir avant. Je me souviens vaguement de la propriété de mon grand-père, et j’ai reconnu Aethion. Je suis orpheline aussi. Sinon après je ne me souviens de rien.
Tout s’éclaircissait pour le blond. Avec la niac, il s’accrochait encore :
-Je parle quelle langue là ?
-J’en sais rien, je te comprends c’est tout.
-Je parle français.
Roselyn ne connaissait pas le français et regardait toujours Vita avec une lueur amusée dans les yeux, elle trouvait çà marrant…
-Bon c’est une des particularités des voyageurs. Ils parlent tous la langue du chaos, c’est un peu un langage universel. L’esprit des voyageurs traduit naturellement dans la langue natale du voyageur tous les dialectes de tous les mondes parallèles du Monde du Chaos et du Monde Bleu. C’est dommage, mais comme tu l’as si bien dit, l’essentiel c’est qu’on se comprenne.
Vita observait Roselyn, elle semblait impressionnée, mais elle ignorait totalement la définition d’un dialecte. Non mais sérieux d’où elle sort. Puis cette insouciance devant son sourire impatient. Elle avait envie de bouger…
Roselyn pensait que ce monde qu’il lui décrivait était génial, elle n’avait d’ailleurs plus aucune autre envie que de l’explorer entièrement. Voir tous les mondes. Elle caressait du bout du doigt le bec d’Aethion, qui piaillait de plaisir, puis essayait de dompter sa chevelure qui dansait au vent.
-Je ne t’ai toujours pas expliqué pour les portails. Ils ne s’ouvrent que sous certaines conditions. Le voyageur suit un itinéraire précis, dicté par la Volonté du Chaos. Quand il arrive dans un monde, il doit accomplir une mission pour aller dans le suivant. Et caetera. La Volonté du Chaos peut aussi se faire croiser des voyageurs dans un même monde, dans des missions communes ou opposées. Les batailles entre voyageurs sont rares mais sanglantes. Les vainqueurs accèdent à un monde meilleur, les perdants à un monde plus dangereux. C’est une meilleure issue que la mort ceci dit.
Roselyn confirma du regard et d’un sourire. Vita fit une pause pour s’allumer une deuxième cigarette.
-Les voyageurs ont d’autres particularités en plus de pouvoir voyager inter monde et parler la langue du chaos. Ils ont chacun un don du Chaos unique délivré par la Volonté du Chaos. Et peuvent porter des artefacts, trophées et autres.
Il pensa à son ami Vania avant d’ajouter :
-Certains pensent aussi que des pactes sont possibles, avec les divinités du Chaos et entre voyageurs. Pacte maudit, pacte de sang. Malédictions et Bénédictions.
Roselyn ne dit rien, pensive. Vita se demandait si elle suivait la conversation et tapa du pied pour attirer son regard. De toute évidence, tout dans la gestuelle de Vita clamait qu’il ne croyait pas en sa dernière précision. Roselyn fut capté par le rappel à l’ordre du blond et fit la moue, elle ne tenait pas en place. Et perdait de son attention.
-Pour ma part je garde mon don secret. Il ne concerne que moi, lâcha-t-il entre deux bouffées. Tu es maintenant une voyageuse nouveau-née dès lors que tu as saisi la nature de ce monde. Ta quête d’initiation peut commencer.
Vita sourit fièrement devant le portail qui venait de s’ouvrir dans un éclair bleu et un bang sonore. Il faisait étrangement penser à un trou noir, dévorant tout, lumière y compris. Il sourit devant l’image de Roselyn sautant sur ses pieds et contemplant le billet de sortie.
-A vous l’honneur mademoiselle.
-Merci beaucoup.
-Mais de rien c’est normal.
Vita fit un sourire ravissant. Roselyn acquiesçait vivement, c’était étrange, mais elle se dit qu’elle allait bien s’amuser. Nullement inquiète, et même ultra motivée, elle était prête à explorer les innombrables mondes qui s’offraient à elle. Ce dont elle avait toujours rêvée. Elle se souvenait vaguement que son grand-père lui disait qu’elle avait une imagination débordante, qu’elle avait appris à immortaliser sur le papier. A vérifier, il lui fallait un papier et un stylo pour voir. Mais si c’est vrai, sa position était une aubaine. De toute manière, elle ignorait tout le négatif de sa situation, et c’était d’autant plus facile car il n’y avait rien de négatif selon elle. Elle aime l’aventure. Roselyn sourit, et toujours Aethion sur son épaule, elle se jeta, à corps perdu, dans le trou noir sans hésiter. Vita sur les talons. Le portail engouffra les deux voyageurs vers un autre monde.
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