Assise, comme à son habitude à son bureau, la jeune blanche songea à sortir. Elle n'avait pas profité de cette belle journée et il était bientôt 16 heures passées. Le bel azur semblait l'appeler, et, l'astre solaire, rayonnant, tel un aimant, l'attirait. La brise, légére, semblait donner aux feuilles échouées une deuxième vie.
Elle pensa à Icare, ce héro grec et fils de Dédale, qui s'était brulé les ailes, et eu, elle aussi la même envie. Elle voulait plonger dans ce bleu immense comme s'il s'agissait de la mer, et s'envoler vers le soleil quitte à s'en brûler les ailes.

Laissant libre court à ses envies, la lycéenne ouvrit la fenètre, et après avoir longuement inspiré, se jeta, ailes déployées, vers le ciel.
Comprenez la : pourquoi utiliser la porte lorsque l'on peut s'envoler du haut du troisième étage ?
Le vent et l'allure qu'elle avait prise faisait passer le vent dans ses cheveux et dans ses plumes.
Elle fonça en direction de la falaise, le meilleur endroit pour voler, la tête dans les nuages. Lorsqu'enfin elle arriva à destination, elle se posa au bord et contempla le panorama terrestre. À nouveau, elle inspira fortement puis à nouveau se lança vers le ciel.

Ah ! Quelle sensation que de voler à pleine vitesse, la tête dans les nuages, le cœur battant ! Mais, pendant qu'elle volait ainsi, Alice ne prit pas garde et heurta de plein fouet quelque chose. Un peu déstabilisée, elle se reprit rappidement et s'enquit de quelle était cette chose. Il s'agissait d'un papillon. Ou plutôt d'une yajuu aux ailes de papillon, s'emblant elle aussi déstabilisée.

« Je… je suis désolée, je ne regardais pas devant moi… tout va bien ?»

Clémentine voletait aux alentours de la falaise, allant de fleurs en fleurs, butinant tranquillement. Qu'il était agréable de se transformer et ainsi de laisser libre cours à ses bas instincts, ne plus être qu'une pensée flottant dans les airs tel, sans mauvais jeu de mot, un papillon. Son corps lui semblait presque étranger tandis que de multiples sensations lui parvenaient comme au travers de coton. La douceur du nectar, la beauté étrange du monde en ultra-violet où les plus banals motifs éclataient comme des super-novæ.

Décidant qu'il était temps de retourner au pensionnat, Clémentine changea de direction et se laissa porter par le vent vers le bâtiment. Mais à peine avait-elle fait quelques mètres qu'elle vit un oiseau lui foncer dessus. Prise de panique, elle prit son apparence semi-humaine sans s'en rendre compte et ce fut une jeune fille qui lui fonça tête la première dessus. Déséquilibrée, elle battit des ailes à toute vitesse pour se rétablir.

« N-non, c'est ma faute. J'étais en papillon et je me suis transformée quand je t'ai vue arriver sur moi. Pardon »

Clémentine se rapprocha en un coup d'aile et put admirer de plus près la jeune fille. Elle semblait plus jeune et avait de grandes ailes blanches et des cheveux argentés qui lui donnaient vraiment l'air d'un ange. Rougissant un peu de la regarder comme ça, elle baissa les yeux.

« On.. on devrait peut-être se poser quelque part ? Je.. j'ai un peu peur de pas pouvoir retourner jusqu'au pensionnat comme ça... »

Relevant les yeux, Clémentine lui fit un petit sourire timide. Elle essaya de communiquer sa peur de rentrer toute seule à sa camarade via son lien.

Alice regardait la jeune femme dans les yeux. C'était intriguant, ces ailes translucide qui sortait de son dos lui donnant des allures de fée. Enfin, elle pouvait bien parler, elle que l'on qualifiait d'ange.
Sentant que le poids de son corps se faisait de plus en plus lourd et ses ailes de plus en plus faibles, Alice songea qu'il lui faudrait bientôt rentrer. Curieuse de savoir ce que la femme papillon allait faire elle prit soin de se placer non trop loin d'elle pour faire fonctionner son don. Lorsqu'elle sentit cette énergie étrange émaner d'elle, la blanche se méfiât : elle semblait elle même se servir actuellement de son don. En revanche, la puissance de ses ailes et son énergie qui s'amenuisait ne lui donnait pas vraiment le choix : il fallait qu'elle se pose. Et puis la jeune femme ne semblait pas avoir de mauvaises arrières pensées. D'un air absent, Alice acquiesça. Et puis la nuit commençait à tomber, et puis elle n'avait pas eu de compagnie humaine depuis si longtemps. Priant que tout se passe bien Alice suivit la femme aux allures de fée jusqu'à la terre ferme. L'observant un peu mieux, Alice eu l'impression de l'avoir déjà vue. Et elle repenssa à sa classe. Elle n'avait jamais bien fait attention à qui se trouvait dans la classe 2 du cycle C mais cette femme blonde, elle était sûre de l'avoir déjà vue.
Songeant les présentations nécessaire, la Colombe sourit. Comme elle pouvait sourit, elle qui était d'habitude si neutre.

« Si ça ne paraît pas indiscret, qui êtes vous ? Il me semble vous avoir déjà vu. Pour ma part, je me nomme Alice. Alice Shiroi, Shiroi comme blanc. Je suis pensionnaire à Phoebe, en classe 2 du cycle C.»

Alors qu'elle se servait de son don pour ne pas retourner toute seule au pensionnat, Clémentine sentit un sentiment de méfiance léger remonter le long du fil qui les reliaient comme une araignée devant sa proie. La jeune fille ferma les yeux, appréhendant le choc. Qu'avait-elle fait là ? Se servir ainsi de son don pour une broutille pareille. Tout ça par ce que la nuit tombait, au fond d'elle Clémentine savait qu'on ne pouvait pas lui faire confiance.

Le lien se rompit et ses pensées redevinrent claires malgré ce sentiment étrange de ne plus s'appartenir qui subsistait quelques instant avant de se déchirer comme la brume le matin. Heureusement pour elle que la colombe n'était pas de nature méfiante, mais elle n'était encore jamais tombée sur quelqu'un qui pouvait sentir son don. D'ailleurs comment une chose pareille était-elle possible ?

Elle suivit en silence la jeune fille dans son sillon argenté jusqu'à ce qu'elles se posèrent sur la falaise. Clémentine rétracta ses ailes au moment même où ses pieds sentirent le sol et sentit un léger étourdissement. Elle tituba mais resta debout, elle sentait le contrecoup de son pouvoir.
Il lui fallut quelques secondes pour s'apercevoir que l'autre jeune fille qui lui parlait. En y regardant de plus près on voyait qu'il s'agissait d'une asiatique, elle devait venir de l'autre pensionnat qui avait brûlé.

« Heu.. Enchantée, moi c'est Clémentine... On est dans la même classe. Je t'ai souvent observée, quand tu regardes le ciel tu as l'air tellement... »

Horrifiée par ce qu'elle était en train de dire, Clémentine resta la bouche ouverte durant quelques secondes avant de devenir toute rouge et de balbutier quelques mots supplémentaires.

« J-je suis désolée, j-je vais r-rentrer maintenant. À plus tard »

Non mais pourquoi avait-elle dit ça, hein ? C'est vrai qu'elle passait beaucoup de temps à observer ses camarades en essayant de comprendre leurs goûts, mais quel besoin avait-elle de le dire ? C'était tout elle ça, toujours maladroite, pas capable de tenir une conversation sans gaffer. Maintenant elle allait la prendre pour une espèce de perverse ou une fille bizarre. Toujours rouge de honte, elle commença à partir en direction du dortoir.

Alice, toujours au même endroit persevait encore les émotions de la jeune femme. Ainsi elle s'appelait Clémentine. Un beau nom aux sonorités inconnues à son oreille. Francophone peut-être ?
La Colombe, plongée dans ses pensées, n'écouta que du oreille peu attentive les propos de la fée. Lorsqu'enfin elle comprit l'absurditée de ses paroles. L'observer ? Quelqu'un pensait encore à l'observer ? Elle, le fantôme de la classe, la fille que l'on ne regardait jamais ? Cette Clémentine l'intriguait de plus en plus… En la regardant plus attentivement Alice comprit qu'elle ne lui cherchait rien de mal et qu'elle semblait honteuse de ses paroles. Elle persut également ce désir d'être amie avec tout le monde qui résidait en elle. Amie ? Depuis combien de temps elle n'en avais pas eu, des amis ?
La compagnie humaine lui manquait pour tout dire, elle en avait mare, Alice, de rester enfermée chez elle à étudier alors que, dehors, les adolescents exités par la diversité extérieure criaient ?
Si elle avait pu, Alice aurait essayé de transmettre la joie qu'elle ressentait. L'intérêt dont elle lui avait fait part la rassurait : sa présence était encore perçue par quelqu'un. Essayant de la rattraper, Alice bafouilla :

« Tu es au pensionnat aussi non ? On peut rentrer ensemble ?»

Alors que Clémentine espérait pouvoir rentrer toute seule pour se cacher sous sa couette et mourir de honte. On aurait dit que la jeune fille aux cheveux blancs souhaitait malgré tout rentrer avec elle. À dire vrai Clémentine s'y attendait un peu, après tout son don obligeait les gens à l'apprécier. Mais elle avait espéré qu'il n'agisse pas pour une fois. Juste une fois elle aurait aimé avoir une relation sincère avec quelqu'un. Et si dans le passé elle avait tout fait pour être aimée, à présent elle aurait aimé juste une fois qu'on l'ignore ou qu'on l'insulte. Malheureusement pour elle c'était impossible.

Elle sentait que la jeune fille, Alice, se sentait seule et voulait un peu de compagnie. Et comme un écho, elle se sentit elle aussi seule et ayant envie de compagnie. Elle savait pertinemment qu'il s'agissait d'un faux sentiment transmis par son don, mais il ne servait de toute façon à rien d'essayer y réchapper. Capitulant, Clémentine se dit qu'au moins elle se serait fait une nouvelle « amie ». Alors autant en profiter pour passer un bon moment.

« Oui, je suis dans la chambre B5. C'est une chambre double mais je n'ai toujours pas de colocataire. »

Clémentine se mit ensuite à sourire gentiment à Alice.

  « Puis-ce qu'on va dans la même direction ça serait bête de ne pas rentrer ensemble non ? »

Elle tendit ensuite sa main à Alice comme pour lui dire de la suivre.

« Je suis dans l'A10 pour ma part »

Alice était heureuse que Clémentine ai répondu positivement. Être amie avec quelqu'un pourrait lui faire oublier son traumatisme du passé. Bon certes c'était aussi un peu par intérêt qu'elle voulait se rapprocher du yajuu du papillon mais… elle voulait vraiment réussir à s'entendre avec quelqu'un.
Elle la suivit donc bien évidemment.

Depuis la falaise on voyait le soleil couchant faire scintiller l'herbe verte de la fin d'été. Le ciel rougeoyant semblait se refléter sur la mer que l'on voyait au loin. Elle aurait bien aimé voler plus longtemps mais elle n'avait plus assez d'énergie.

Que fallait il faire ? Le temps passait trop vite même si elle ne savait que dire. Le temps passait trop vite. Enfin elles pourraient toujours se voir au pensionnat.

(Fin ?)

HS : j'ai un peu manqué d'inspiration et n'ai pas beaucoup le temps. Si tu veux on peut encore continuer ici ou au pensionnat.