♣ Votre histoire :::Je m'appelle Chiaki. Chiaki Akizuki. Qu'est-ce qu'il y a, vous allez encore me dire que mon nom ressemble à Akazukin, le Petit Chaperon Rouge ? Pas besoin, on me l'a déjà fait plusieurs fois ! Oui j'ai des vêtements rouges, et alors ? Je ne suis pas le seul, fichez-moi la paix ! Le Petit Chaperon Rouge n'était pas albinos à ce que je sache !
Comment ? Mon monologue est trop long ? Ah je vois, MÔSSIEUR ne veut pas attendre, tu veux connaître mon enfance, mon adolescence, mes bonheurs et mes malheurs tout de suite !
Pff... Tu commences à me courir sur le haricot toi ! Commençons puisque c'est comme ça !
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« Toi, va m'acheter une bouteille, tout de suite ! »
Sentant une main osseuse me pousser brutalement dans le dos, je m'écrasais dans la neige, me retournant juste assez vite pour voir la porte se refermer derrière moi.
Rancunier, je me relevais sans un mot en époussetant mon pantalon de tissu, troué à divers endroits.
Je m'appelle Chiaki. Chiaki Akizuki. Je vis actuellement avec ma mère, une prostituée de la ville basse.
Quoi, vous pensiez que tout allait pour le mieux depuis la disparition des humains ? Ne rêvez pas trop !
...
Désolé, je ne devrais pas réagir comme ça. Excusez-moi et continuons.
Ma mère ne m'aime pas. Ce n'est pas que ça me dérange, je suis habitué, mais j'estime que le savoir éclairera votre lanterne...
Les enfants de prostitué sont rarement désirés. Moi non plus je ne l'étais pas. En toute connaissance de cause, je ne m'attends pas à recevoir beaucoup d'amour de la part de ma mère.
Je ne vais pas me plaindre. La dernière fois que je l'ai fait, je me suis fait frappé avec une bouteille en verre et les voisins se sont doutés de quelque chose. Elle m'a privé de nourriture pendant trois jours après.
... Je n'aime pas les adultes.
Même le vendeur à qui je viens d'acheter la bouteille de vin. Il me sourit gentiment, comme si il avait pitié de moi, mais je le vois frapper les mendiants et les chiens errants. Les vieillards qui prennent soin de ma mère espèrent simplement qu'elle ne les prenne pas en grippe et leur fiche la paix de cette manière.
Quand aux hommes avec qui ma mère a, rarement, une relation durable, et qui me demande d'aller à l'école, ce n'est que pure hypocrisie, ils veulent simplement se faire bien voir.
Non, je n'aimais pas ma vie, et je n'aimais pas ma mère.
C'est pour cette raison que voir ma maison, mon taudis devrais-je dire, brûler avec elle en rentrant n'aurait pas dû me faire de peine.
Aaah...
Je ne pleure pas. C'est juste de la pluie. De la pluie vous dis-je...
Et si vous ne la voyez pas tomber, c'est votre faute.
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Je m'appelle Chiaki. Chiaki Akizuki.
Cela fait maintenant quelques années que je suis dans cette orphelinat...
Personne n'a jamais voulu de moi.
Le fils d'une prostituée... Ce n'est pas marqué sur mon front que je le suis, mais ma silhouette osseuse, mon caractère asocial et peu agréable, et mon apparence quelconque, ne m'attire pas les faveurs des gens.
Je suis petit pour mon âge, pas parfaitement proportionné, une partie de ma main droite est brûlée et j'ai une peau si pâle qu'on me croirait malade.
Des yeux marrons, des cheveux bruns mal brossés et un peu trop longs, que je suis même parfois obligé d'attacher en queue de cheval, je ne m'attends pas à ce qu'on aime.
Je ne m'attends pas à ce que ma vie change...
Je ne m'attends pas à ce que quelqu'un veuille de moi.
Je ne m'attends pas...
A ce qu'une petite fille s'arrête devant moi, un grand sourire aux lèvres, en disant...
«
Papa ! J'ai trouvé mon grand-frère ! »
Non, je ne m'attends pas à trouver une famille.
Je ne m'attends pas à ce qu'on aime.
Je ne m'attends pas à trouver une petite sœur douce, un frangin taquin, une mère aimante, un père sévère.
Je ne m'attends pas...
Je ne m'attends pas à pleurer de joie à cause de ça...
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«
Chii-chan ! »
Je poussais un léger soupir, fatigué, et posait mon crayon avant de me retourner vers ma petite sœur, Hanami. Je lui adressais un doux sourire, pour la rassurer, avant de lui répondre :
«
Qui y a t-il Hanami ? »
Elle m'observa avec hésitation, relevant la lèvre inférieure pour la mordiller, comme à son habitude, quand elle n'osait pas avouer quelque chose.
Après plusieurs secondes de silence que je lui laissais, elle finit par lâcher :
«
J'ai fait un cauchemar... Je peux dormir avec toi ? »
Je me tus pendant quelques instants, étonné, avant de laisser un tendre sourire fendre mon visage.
Depuis quand est-ce que j'arrive à sourire comme ça d'ailleurs ?
«
D'accord... Allez, viens là An-chan. »
Un sourire heureux étira son visage fin et elle vint aussitôt se blottir dans mon futon, collée à moi comme un petit chat ronronnant.
«
Héhé... Chii-chan est le meilleur grand frère !
- Haha, d'accord, d'accord. Fais de beaux rêves maintenant An-chan. murmurai-je doucement.
- Haaaiii ! Oyasumi Chii-chan ! »
Je fermais doucement les yeux, serein.
Si, il y a quelques années, je ne pouvais pas sourire sincèrement, et dire sans mentir que j'aimais ma vie, aujourd'hui, ce n'était plus le cas.
J'avais une mignonne petite sœur, Hanami.
Un petit frère intrépide à surveiller, Harumi.
Une mère adoptive sincère, que je me prenais à aimer.
Un paternel sévère mais juste, très soucieux de ma scolarité.
J'avais une vie que je n'aurais jamais osé espérer.
Le Japon était... Magnifique... Maintenant.
L'école était... Agréable.
J'étais d'ailleurs dans une école particulière, avec Hanami et Harumi.
Une école nommé Pensionnat Phoebe.
Ah, vous ai-je précisé que tout le monde avait un don ici ?
Le mien ne s'était pas encore réveillé... Mais tout le monde semblait certain que ce serait bientôt le cas.
Hanami, elle, en avait un qui était parfaitement adapté à son caractère, elle pouvait matérialiser les rêves. Les cauchemars étaient hors de sa portée, mais les rêves parfaitement dans ses cordes.
Harumi, lui, voyait d'un seul coup d’œil quand on lui mentait. Il n'était entouré que de personne très sincères et humaines, et était toujours le premier à remarquer quand j'étais malade, et que je tentais de le cacher.
Je les adorais.
Alors... Pourquoi ?!
Pourquoi... Est-ce arrivé ?
Je vous déteste ! Vous... Qui m'avez tout pris...
Les Rebelles !- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
...
Tiens ? Qu'est-ce que...
...
Qu'est-ce qui s'est passé ?
...
...
O-où suis je ?
...
J'entends un léger bruit de fond...
...
Raah, j'ai mal au crâne...
....
Qui ?!
...
an !Hein ? Quoi ?
...
Qui parle ?
...
an !Comment ?
...
chan !« Chii-chan ! »J'ouvris brutalement les yeux, rappelé à la réalité par cette voix pleine de sanglots non retenus.
Un ciel... Bleu. Fut la première chose que je vis. Un ciel bleu, infini et sans limites...
Ce n'était pas ce que je voulais voir...
Hanami... Ma petite An-chan... C'est toi qui m'a appelé, c'est toi qui pleure...
Où es-tu An-chan ?
Tout mon corps me faisait mal. Je ne pouvais pas bouger un seul muscle.
Je ne sentais plus mes jambes et mon visage me lancinait.
Il y a encore quelques minutes, je ne me posais qu'une série sans fin de questions : Où suis-je, que s'est-il passé, pourquoi ne puis-je pas bouger.
Mais maintenant, l'une d'elle dominait tout le reste.
An-chan... Pourquoi pleures-tu ?
Et elle était suivie d'autres.
An-chan... Pourquoi ?
An-chan, où es-tu ?
An-chan, je ne te vois pas, pourquoi ?!
An-chan pourquoi tu ne te souris pas ?!
An-chan pourquoi tu n'es pas là ?!
An-chan pourquoi...
Ai-je l'impression que je ne te reverrai jamais ?
...
NON, PAS QUESTION !
Je vais te retrouver An-chan...
Je te le promets !
Ignorant la douleur qui parcourut aussitôt mon corps, je me levais d'un pas titubant, marchant sans but dans la cour remplie de blessées et de cadavres.
Je n'esquissai pas un seule geste pour les aider, je ne pensais qu'à retrouver An-chan, alors que je n'avais pas la moindre idée d'où elle pouvait être.
A cette pensée, je secouais la tête, me mettant à courir avec détermination pour la retrouver.
«
Chiaki ! »
Je me stoppais net. C'était la voix d'Harumi.
Me retournant dans un silence sans fin, mort d'inquiétude, je tentais de retenir mes tremblements. Il était blessé, sûrement.
Et je n'avais même pas pensé à lui. Quel mauvais grand frère je faisais !
Evidemment qu'il était blessé. Harumi était même coincé sous une poutre, ou tout du moins sa jambe l'était. Le pauvre... Mais j'ai l'impression qu'il ne me demande pas d'aide. Il veut me dire quelque chose.
«
Chiaki ! Hanami... Hanami est... Hanami est... ! »
...
Quoi ?
«
Chiaki, Chiaki, s'il te plaît, Hanami est ***** ! »
...
Mais... Qu'est-ce que tu dis Harumi, c'est impossible voyons !
«
Hanami est ***** ! »
...
Hahahaha ! Tu n'es vraiment pas drôle... Arrête-ça tout de suite !
«
Hanami est ***** ! »
...
...
«
Hanami est m*** ! »
...
Non non, ne le dis pas, s'il te plaît !
...
«
Hanami est m***e ! »
...
Tais-toi, Tais-toi, TAIS-TOI !
...
«
Hanami est m*r*e ! »
...
Tais-toi, TAIS-TOI J'AI DIS, JE NE VEUX PAS LE SAVOIR !
...
«
Hanami est m*rte !»
...
Non... Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non !
...
«
Hanami est morte ! Elle est morte ! Elle est derrière toi ! S'il te plaît, Chiaki... »
...
...
Pourquoi ?
...
Pourquoi ?
Je touchais ma joue du bout des doigts, abasourdi. Trempée. Ma joue était trempée.
...
Hahahaha...
Hanami est... morte ?
...
An-chan... An-chan...
Je sentis ma gorge se serrer douloureusement, ma voix s'érailler tandis que je m'effondrais sur les genoux, mon visage caché entre mes mains
«
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »
Je ne voyais plus rien autour de moi, le monde n'existait plus, je ne sentais pas Harumi, qui s'était dégagé, se traîner vers moi avec lenteur, je ne voyais pas les cadavres s'amonceler et les blessés rendre leur dernier souffle.
Je ne voyais rien.
«
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »
Je n'entendais rien.
«
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !»
Et surtout, je ne voulais rien voir. Je ne voulais rien entendre.
Je voulais oublier. Croire que tout ça n'était qu'un rêve. Que j'allais me réveiller en sursaut de ce cauchemar avec le visage réprobateur de ma petite An-chan penchée sur moi.
...
Mais ce ne sera plus jamais le cas.
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?!
Pourquoi !?!
POURQUOI ?!
«
POURQUOI !?! »
Accablé, fatigué, blessé de tout part, anesthésié par la poussière, il sembla que je m'endormis en pleurant dans les bras de Harumi, qui avait eu le temps d'encaisser la nouvelle, aussi difficilement que moi, mais il y a plusieurs heures.
... Harumi, le plus jeune de nous deux, qui me console...
Tu parles d'un grand frère...
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Test RP sur le don ?
«
Chiaki !
- Chii-chan ! »
Je sursautais violemment, surpris, en entendant Harumi et Hanami m'appeler brusquement. Ma chaise bascula en arrière, et moi avec, et c'est la tête à l'envers que je les observai avec un sourire douloureux (faut pas croire, ça fait mal de tomber comme ça !) mal à l'aise
«
Hahaha... Oui ? »
Harumi et Hanami s'entre-regardèrent, indécis, avant de s'exclamer d'une même voix.
«
Maman nous a dit que ton don est apparu hier ! Tu as empêché la chute d'une des assiettes. Montre montre montre ! »
Je clignai des yeux en silence, étonné. Les nouvelles allaient vite dis donc ! Je ne pensais pas que Sakura ( ma mère adoptive ) prendrait ce coup de chance pour argent comptant !
«
Mais, euh.. Je ne le contrôle pas du tout vous savez ?
- Pas grave, c'est justement l'occasion de t'entraîner ! Moi je peux t'aider, mais An-chan sûrement que si ! » s'exclama Harumi et croisant fièrement les bras.
Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire en les voyant tous les deux, les yeux brillants, impatients de découvrir mon don.
Attendri, je sortais le drapeau blanc.
«
D'accord, d'accord. Hanami, tu veux bien faire apparaître des rêves ? Et toi Harumi, tu peux m'aider, essaye de faire tomber des objets, pas trop importants. »
Hanami sourit aussitôt de toutes ses dents, surexcitée, et s'assit sur le sol en tailleur avant de fermer les yeux, concentrée...
Dans un cercle d'un mètre autour d'elle sembla aussitôt apparaître des distorsions, d'où sortait des licornes roses, des chats multicolores, et des fées de cristal.
«
A cette heure-ci, seuls les bambins dorment. Désolé si ça ne convient pas Chii-chan. » parvint-elle à articuler entre ses dents.
Je secouais doucement la tête, ravi. Je n'avais pas besoin de rêves plus élaborés.
Fermant les yeux à mon tour pour me rappeler la sensation que j'avais ressenti la veille. Une sensation de danger. L'assiette allait se casser, et je devais l'arrêter.
Me concentrant de toutes mes forces, j'essayais de stopper les créatures autour de moi, sans succès m'affirmèrent mes frères.
Je me stoppais rapidement, songeur, qu'y avait-il d'autre hier...
Qu'est-ce qu'il y avait...
...
Je n'avais pas quitté l'assiette des yeux !
Me souvenant de ça, je rouvrais brutalement les yeux. Des dizaines d'objets, en plastiques ou en mousse, étaient éparpillés par terre, comme je l'avais demandé à Harumi.
Les licornes roses, les chats multicolores et les fées de cristal, heurtaient mes meubles à qui mieux mieux, faisant trembler ma chambre de toute part.
Je poussais un léger soupir en songeant au rangement que cet entraînement devrait nécessiter, avant de me figer en entendant un bruit sur mon bureau derrière moi.
Harumi semblait avoir trébuché sur un objet tombé au sol, et heurté le bureau de plein fouet.
Bah, ce n'était pas grave, je n'avais rien d'important dessus.
...
Rien d'important dessus ?Je me retournais violemment, mort d'inquiétude, et me figeait en voyant ma seule photo de ma mère, incrusté dans un joli cadre, en train de se rapprocher dangereusement du sol.
Maman !Presque sans m'en apercevoir, je tendis brutalement le bras dans cette direction, affolé, et vis le cadre s'arrêter à une dizaine de centimètres du sol.
Le coeur battant à tout rompre, je m'empressais de le récupérer. (Par là, je veux bien sûr dire qu'il m'a fallu dix bonnes minutes pour comprendre que je devais dégeler le temps pour pouvoir le récupérer.)
Un peu rassuré, et ayant cette fois à peu près tous les éléments d'utilisation de mon don, je m'entraînai pendant encore une bonne heure, accompagné par Hanami et Harumi.
Même si ce n'était pas encore parfait, j'arrivais au final à arrêter le temps d'un objet à ma guise.
Et j'espérais que mon don ne s'arrêterait pas là...
THE END